Le thérapeute ne guérit pas, il "prend soin", c'est le Vivant qui soigne et qui guérit. Le thérapeute n'est là que pour mettre le malade dans les meilleures conditions possibles pour que le Vivant agisse et que la guérison advienne.
Jean-Yves Leloup
Prendre soin de l'être.
"Prendre soin de l'être": je ne connais pas de définition plus simple et plus juste de ce qu'est le travail thérapeutique, quels que soient le courant, l'école, ou la méthode, dans lequel il s'inscrit.
Nul besoin d'entrer en thérapie comme on entre en religion! Néanmoins, c'est un choix qui implique un engagement (le sien et celui de thérapeute), à plus ou moins long terme, qui repose sur un rituel (celui des séances qui ont lieu régulièrement, dans un temps et un espace consacrés), et qui tient de la quête et du voyage intérieur, à la rencontre de soi.
Le thérapeute n'est ni un guru, ni un coach, ni un conseiller, ni un ami. C'est une personne qui nous accueille tel que l'on est, qui nous écoute, sans jugement, avec attention et bienveillance. Par sa qualité de présence et sa formation professionnelle, il incarne, dans un moment difficile, ou au long cours, un soutien qui permet d'accéder à ses propres ressources.
La thérapie apporte des bienfaits immédiats et des réparations profondes. Cependant, ce n'est pas un remède miracle! Elle n'offre aucune garantie, ne protège pas de tout, et surtout pas de la vie! Elle ne nous promet pas de baigner dans un océan de béatitude infinie et éternelle. Elle ne vise pas à nous rendre meilleur, ni plus performant. On peut aller mieux en faisant une thérapie, mais aussi se sentir plus mal (temporairement, je vous rassure), car la rencontre avec notre ombre n'est pas de tout repos. Dans cette aventure, le thérapeute est là comme un point d'ancrage, un guide, un compagnon de route, une main amie, qui nous accompagne sur les chemins de notre âme.
La thérapie donne de l'espace à l'être. Elle nous rend plus conscient (de nos pensées, de nos fonctionnements, de nos croyances), plus libre (de notre histoire, de nos peurs, de nos douleurs), plus à l'écoute (de notre corps, de nos sensations, de nos émotions, des mouvements de l'âme). Elle nous permet d'être tout simplement et pleinement vivant.
Pourquoi faire une thérapie?
On peut commencer une thérapie pour de multiples raisons. Souvent, il y a un élément déclencheur, intérieur ou extérieur, un événement qui vient bouleverser notre équilibre, qui peut nous fragiliser momentanément, et parfois durablement, et qui impose un changement, soulevant au passage des questions existentielles.
Cela peut-être la maladie (qui nous touche ou concerne un proche), la mort, une séparation, la perte d'un travail ou de biens matériels, un changement de vie (domicile, profession...) un accident, un traumatisme...
tous les malheurs, les situations tragiques, qui peuvent nous ébranler plus ou moins profondément, parfois jusque dans nos fondations.
Il arrive aussi que des circonstances a priori heureuses, comme un mariage, une naissance, un gain d'argent, un nouveau lieu de vie ou un travail que l'on a souhaités, etc...génèrent des bouleversements intérieurs inattendus, voire incompréhensibles à première vue.
Dans d'autres cas, on ne saurait dire ce qui se passe: pas d'événement particulier, pas de raison identifiable, mais un mouvement intérieur qui déclenche une crise bien réelle. On éprouve un sentiment diffus de mal-être qui peut prendre la forme d'une perte de sens, une sensation de trop plein, ou au contraire de vide intérieur, une déconnexion avec sa vie, comme si l'on était à côté de soi.
Etonnamment, ou non, on peut aussi décider de commencer une thérapie quand tout va bien! Pour se connaître, accroître son énergie vitale, développer sa créativité, réaliser ses rêves...
Dans les situations de crise, nos difficultés vont fréquemment se manifester par des symptômes, qui peuvent prendre des formes diverses, physiques et/ou psychiques:
- fatigue
- agitation
- anxiété
- angoisse
- phobies
- crises de panique
- dépression
- débordements émotionnels
- difficultés relationnelles
- insomnie
- troubles de la concentration, de la mémoire ou de l'apprentissage
- douleurs articulaires ou musculaires
- troubles neurologiques
- problèmes dermatologiques
- dysfonctionnements organiques (maux de tête, troubles digestifs, circulatoires, cardiaques, respiratoires...)
- etc...
La liste est longue, de ces symptômes transitoires ou chroniques, qui sont autant de signaux à déchiffrer. Ils nous alertent, nous poussent à évoluer, à tout le moins à nous interroger sur le sens de ce que nous sommes en train de vivre.
La manière dont nous vivons une situation et réagissons à un événement dans le présent, est en lien avec notre passé. C'est pourquoi la psychothérapie, quelle que soit son orientation, travaille sur l'histoire de l'individu. La thérapie psychocorporelle a la particularité de le faire en réveillant les mémoires du corps.