La perte d’un être cher, le deuil et la rupture amoureuse, qui est une forme de deuil, constituent l’expérience la plus douloureuse de l’existence.
Au-delà de tout ce qui peut s’analyser du lien, pourquoi la perte fait-elle si mal ?
Notre époque tend malheureusement à occulter cette question essentielle, profondément humaine, puisque tout un courant de la psychothérapie actuelle décrète qu’une peine intense, qui submerge plusieurs mois la personne, est une dépression ou un « deuil pathologique ».
Sans que la personne n'ait le temps ni le droit de pleurer ou de vaciller, elle est étiquetée « malade » voire mise sous anti-dépresseurs, et la société, parfois même les proches, se détournent de sa souffrance, la renvoyant à une grande solitude.
L’écoute d’une personne en deuil ou traversant une rupture opère sur deux versants. Tout d’abord, elle permet à la personne d’aller « au bout de son chagrin », de prendre le temps nécessaire pour mettre en langage toutes les pensées et les émotions liées à la perte, dans un discours qui, petit à petit, évolue et se transforme, car c’est ainsi que le psychisme humain se réorganise et se répare.
Dans le même mouvement, la personne est amenée à comprendre de quoi était fait le lien avec l’être cher, toujours si particulier qu’il semble irremplaçable, dans ses dimensions multiples, complexes et parfois paradoxales.
Comment faire le deuil d’une personne perdue si l’on ne sait pas ce que l’on a perdu en cette personne ?
Le thérapeute est présent, soutient et accompagne dans la souffrance, mais aussi guide la personne sur le chemin d’un savoir sur elle-même qui pourra faire, de la traversée de l’épreuve, une boussole pour la continuation de sa vie.